Lectures cursives : la seconde guerre mondiale.

Publié le par oh-ce-cours.over-blog.com

Chers élèves de troisièmes, 

 

Vous trouverez ci-joint la liste des oeuvres qui vous sont proposées en lecture cursive pendant les vacances de Noël. Il vous est demandé d'en choisir une et de réaliser une fiche de lecture.

Je vous déconseille toutefois les deux derniers ouvrages proposés, à moins d'être réellement bon lecteur et passionné du sujet. Les autres sont tout à fait accessibles et au niveau d'élèves de votre âge.  

Si toutefois vous avez d'autres idées (dans la mesure où l'ouvrage auquel vous pensez se rapporte à la seconde guerre mondiale), faites-m'en part et je vous donnerai sans doute mon accord. 

N'hésitez pas si vous avez des doutes ou si vous souhaitez davantage d'informations. 

Personnellement, j'ai un faible pour la bande dessinée Maus, mais je sais bien que le prix des ouvrages est tout de suite plus élevé... Voyez si vous pouvez l'emprunter ou vous le faire offrir (c'est Noël !), c'est un très bon investissement. 

Si vous n'êtes convaincus par aucune de ces références, je vous conseille Inconnu à cette adresse, qui serait l'un des plus simple à lire, et un incontournable. Quant à Primo Levi, si vous n'avez pas peur (de l'horreur des camps ou du vocabulaire), vous pouvez tenter ! 

 

 Maus, Art Spiegelman : 

 

Art Spiegelman, né à Stockholm en 1948, vit aux Etats-Unis.

 

C’est en tant que fils de déporté qu’il écrit Maus. Dans cet ouvrage, un auteur de B.D américain interroge son père sur sa déportation en camp de concentration. Le père de l'auteur, Vladek, juif polonais rescapé d'Auschwitz, raconte sa vie de 1930 à 1944, date de sa déportation.

 

La bande dessinée mélange donc scènes d’entretien entre père et fils et récits rétrospectifs du temps de la shoah. Ici, les juifs sont représentés par des souris, tandis que les SS ressemblent à des allemands. L’aspect zoomorphe des personnages permet sans doute d’adoucir un minimum une réalité dont l’atrocité n’est pas passée sous silence.


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 Journal d'Anne Frank : 

 

Voici un extrait des premières lignes du Journal d’Anne Frank :

 

Samedi 20 juin 1942

 

C’est une sensation très étrange, pour quelqu’un dans mon genre, d’écrire un journal. Non seulement je n’ai jamais écrit, mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s’intéressera aux confidences d’une écolière de treize ans. Mais à vrai dire, cela n’a pas d’importance, j’ai envie d’écrire et bien plus encore de dire vraiment ce que j’ai sur le cœur une bonne fois pour toutes à propos d’un tas de choses.                                  

 

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 Inconnu à cette adresse, Katherine Kressmann Taylor : 

 

 Inconnu à cette adresse est une nouvelle épistolaire écrite en 1933 par Katherine Kressmann Taylor, une américaine d’origine allemande qui cherchait à faire prendre conscience aux américains de la situation en Allemagne lors de la montée d’Hitler au pouvoir. Le roman se présente sous la forme d’une correspondance entre l’allemand Martin et Max, le juif : deux amis, deux collègues qui tiennent ensemble une galerie d’art située aux Etats-Unis : « Je crois qu’à bon nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne. Mais je n’en suis pas sûr. »

 

L’ouvrage a l’avantage d’être assez court et original du fait de sa forme épistolaire. Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’un témoignage authentique, il fait réfléchir le lecteur sur la manière dont peut basculer quelqu’un dans un régime fasciste.

L’édition conseillée ici propose un dossier complet avec des repères historiques et quelques images d’archives qui peuvent vous aider à mieux situer l’épisode.


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L'ami retrouvé, Fred Uhlman : 

 

Allemagne, années 1930. Hans et Conrad sont amis : ils partagent passions, réflexions, espoirs. Le premier est le fils d’un médecin juif, le second est le membre d’une illustre famille allemande. La montée du nazisme va bouleverser le destin des deux adolescents. Hans raconte ainsi, rétrospectivement, sa rencontre avec Conrad, la difficulté d’être juif en Allemagne, la montée du nazisme…

 

« Je puis me rappeler le jour et l'heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir. C'était deux jours après mon seizième anniversaire, à trois heures de l'après-midi, par une grise et sombre journée d'hiver allemand. »

 

Lisez ce récit, vous y découvrirez comment une amitié de jeunesse peut marquer une vie entière. L’ouvrage est plutôt facile à lire. Par ailleurs, il a été adapté au cinéma en 1989 et vous pouvez toujours en trouver l’adaptation de Jerry Schatzberg.  

 

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Si c'est un homme, Primo Levi : 

 

Ce précieux témoignage de Primo Levi raconte l’horreur des camps de concentration avec toute la force du souvenir. L’autobiographie peut sembler complexe à certains passages car l’auteur, avec le recul qui est le sien, cherche à analyser la stratégie de déshumanisation mise en place par les SS dans les camps. Par ailleurs, certains passages peuvent bouleverser les âmes sensibles.

 

" On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'Holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. " Angelo Rinaldi

 

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Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B, Jacques Tardi.

  

Jacques Tardi raconte la Seconde Guerre mondiale à travers les carnets de captivité de son père, ancien militaire ayant été fait prisonnier dans un stalag.

La bande dessinée imagine un dialogue entre le dessinateur, enfant, et son père. Le récit est donc rétrospectif mais propose des images qui rendent compte des événements au moment où ils se déroulent. La chronologie peut donc perturber un peu le lecteur dans un premier temps.

Par ailleurs, la forme du dialogue porte parfois des empruntes ironiques ou réflexives sur les thématiques de la guerre ou de la politique.

La bande dessinée n’est ainsi conseillée qu’aux lecteurs réellement avertis et curieux de la guerre.

 

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S
Un moyen littéraire de couvrir cette période est à mon avis d'associer la lecture de 3 livres (dont un roman et un romancé, certes, mais pas dénués d'intérêt) qui sont :<br /> - Si c'est un homme - Primo Levi (comme vous le proposiez)<br /> - Au nom de tous les miens - biographie romancée de Martin Gray<br /> - La mort est mon métier - Robert Merle<br /> ce qui permet de couvrir trois points de vues différents mais complémentaires sur la période.
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